Une nuit pleine de surprises [Cobblepot Family - Robin]

Le Pingouin venait de conclure une nouvelle affaire, un contrat allait probablement être signé bien que ce n'était pas encore vraiment utile. L'horrible mafieux pensait sincèrement que Bane était quelqu'un de loyal voire de fidèle. Il n'y aurait probablement pas trop de problème entre les trois hommes qui, décidément, étaient faits pour s'entendre. Alors que le chef de cette grande famille ordonna à un majordome de poser sur la table une liasse de 10.000 dollars pour la masse de muscles, un autre employé du club vint souffler une information à l'oreille du Pingouin. 

" Voici votre première paie, histoire de commencer sur le bon pied. Je ne vous promet pas de vous payer aussi grassement pour votre salaire mais considérez ceci comme un cadeau de bienvenue. De plus... " 

Avant de finir, il aiguisa son sourire, la nouvelle qui lui avait été soufflée l'avait mit de bonne humeur. De meilleure humeur ! Il fallait bien s'avouer que cette nuit était propice au bonnes nouvelles. Malgré le caractère inattendu des éléments qui allaient probablement suivre, le gros pingouin pensait se trouver dans une position plus que confortable. 

" Nos amis mercenaires arrivent bientôt. C'est plutôt que prévu... ils prétendent avoir eu des problèmes sur la première partie de leur opération avec un homme unique. Je pense que vous aurez très bientôt à entrer en action... mon ami. " Finit-il par admettre. 

En effet, d'après ce que lui avait dit son homme de main, un tiers des hommes étaient toujours sur les lieux du cambriolage. La police les avait sûrement arrêté. Pingouin pensa que Rupert ferait probablement en sorte que cela ne fasse pas trop de bruit et que ça n'attire personne sur l'Iceberg Lounge. 

" Monsieur Thorne, je vous serais gré de faire en sorte que personne ne nous lie à ce cambriolage si jamais les soldats capturés désiraient passer aux avoeux. Vous en sentez-vous capable ? " lui demanda-t-il. C'était sur cette homme qu'une grande partie de la couverture du Pingouin -et de toute cette famille- reposait. Il avait un don pour se faire des relations solides avec des personnages pas toujours fréquentables. Il avait surtout un sixième sens grâce auquel il trouvait les personnes clés travaillant elles-même avec bien des gens qui pesaient probablement tous dans la balance. Bref, avoir un tel associé promettait, la plupart du temps, de rester dans l'ombre tout en pouvant opérer à sa guise.

Deux camions arrivaient donc avec une belle somme d'argent, quoi qu'ils étaient apparemment suivis par cet homme unique, plus décrit comme un véritable problème que comme un simple adversaire. 

Cette nuit promettait d'être divertissante.

Bane jeta un coup d'oeil dédaigneux à la liasse d'argent que le Pingouin avait négligemment jeté sur la table. A vue de nez, une dizaine de milliers de dollars. C'était pas mal, même si Bane avait déjà reçu beaucoup plus précédemment. Mais bon, si ces dix milles dollars servaient juste à l'associer à Cobblepot, c'était un bon début, il demanderait plus lorsqu'il commencerait enfin à bouger. Et apparemment, cela ne devrait plus tarder, s'il en croyait ce que le Pingouin venait d'ajouter.

Un homme était en train de compromettre leurs opérations ? S'agissait-il de Batman ? Peu probable, si tel avait été le cas, probablement aucun des hommes du Pingouin n'aurait pu quitter les lieux du crime. Cela devait être l'oeuvre de l'un des héros solitaires de Gotham, des moins que rien qui s'amusaient à imiter l'oeuvre de la chauve-souris...en bref, du menu fretin, que Bane allait se faire un plaisir d'écraser sans la moindre pitié, lui qui trouvait qu'il commençait à manquer sérieusement d'exercice.

"On a une idée de l'identité de cet homme ? Au moins, c'est un flic ou bien un de ces justiciers de carnaval dont Gotham est peuplé ? J'aime savoir qui je dois massacrer avant de me mettre à l'oeuvre...et concernant ces mercenaires, qu'avez-vous décidé finalement, monsieur Cobblepot ? Vous les laissez vivre, ou vous voulez les supprimer ? Que je sache un peu ce qui m'attends, et à quel point je vais suer pour votre pognon."

Il croisa les bras, évitant le regard de Thorne qui l'observait non loin. Il ne cherchait pas à prendre des pincettes avec les deux mafieux, pour qui il n'était pas loin d'éprouver du mépris, mais ne désirait pas non plus mettre fin à leur entente à cause d'une faute caractérielle de sa part, comme ce fut le cas bien trop de fois dans le passé. En ce moment, c'était dur de trouver de véritables commanditaires à Gotham, et Bane n'avait pas envie de se retrouver à demander du travail à un cinglé comme le Joker. Car les seuls à pouvoir se payer les services d'un mercenaire tel que lui étaient des fêlés, les autres n'avaient pas les moyens. Et il n'avait pas envie de vivre du chômage !

Il fit craquer ses jointures, montrant au Pingouin qu'il avait hâte d'enfin passer à l'action, mais pensait à réalité aux futures laisses qu'il recevrait. Dès qu'il aurait réuni une somme assez importante, il lancerait son propre réseau criminel et pourrait enfin devenir indépendant, et commencer à mettre en place ses plans et ambitions personnels. Le tout était une question de patience, finalement.

Quand est-ce qu'on commence?

Bane avait lâché ça d'un ton plein de hâte, et l'on pouvait deviner son rictus d'impatience sous son masque, tant il semblait dégager une énergie énervée. Il avait envie de déchainer sa force, sa puissance, et de commencer à marquer Gotham City de son empreinte.

Le gros lard en costume se tortilla sur sa chaise, décidément peu confortable. Malgré ses mouvements frénétique dû à sa position étrange, il avait remarqué sans grande difficulté que l'argent avait eu un effet plutôt positif sur les attitudes de Bane qui était quelqu'un qui n'avait, jusque là, rien à faire dans un lieu comme l'Iceberg Lounge. Cela dit, il y était plus que bienvenue en ces temps étranges où même les opérations les plus simples nécessitaient un appui extraordinaire. Bane serait le champion de la famille Cobblepot, dorénavant. Ceci, le Pingouin le comprit lorsqu'un simple cambriolage tournait au désastre et que des armes lui passait sous le nez.

Son nez, qu'il frotta d'ailleurs comme s'il était enrhumé, avait pourtant une portée connu de tous. Il avait, en ce moment, le contrôle sur une bonne partie des hommes armés de la ville. Il était d'ailleurs, en quelque sorte, le vendeur d'arme élu par tout les criminels avec lesquels il en échangeait, en vendait, en achetait tout les jours. C'était là son premier fond de commerce. Et le fait que ces mercenaires n'aient même pas su lui ramener cette marchandise le décevait profondément.

" J'aimerais vous donner plus d'informations, mon ami. Mais je n'ai moi même pas grand chose. Mes mercenaires se sont fait interrompre au milieu d'un petit braquage, la situation... paraît-il... s'est transformé en un véritable chaos que la ville de Gotham aura du mal à oublier. Mais il s'agit probablement de l'un de ces fichus clowns qui tâchent de nous donner un peu plus de peine chaque jour. C'est donc à vous d'agir. Pour ce qui est des mercenaires, je te laisserai décider de leur sort si ils me restent fidèles. Dans le cas contraire, je les ferai descendre. Avec ou sans votre appui. "

L'amas de muscles se contenta de croiser les bras, de se mettre dans une état... d'énervement contenu. Il entretenait quelque chose que le Pingouin avait de la peine à comprendre avec Rupert Thorne. Mais, tant que ça ne posait pas de problème, l'homme d'affaire qu'était Oswald garderait ses commentaires pour lui-même.

" Quand est-ce qu'on commence? " demanda-t-il, prêt à s'élancer dans une bataille, quelle qu'elle soit.

Le Pingouin fit un signe à leur serveur désigné qui vint donc à leur table sans attendre. À celui-ci, il demanda de plus amples informations. Ce qui en revenait, à l'oreille du Pingouin, était que les camions et l'argent n'étaient plus très loin mais que des coups de feux retentissaient toujours à l'arrière du convoi. La police était alertée par ceux-ci et ne manquerait pas de s'en mêler si on ne s'en occupait pas très vite. Cobblepot fit une grimace lorsqu'il comprit que la police allait débarquer. Tout ceci devenait décidément trop lourd pour ce qui était sensé être un simple cambriolage.

" Et bien, très chers amis. Notre collaboration va connaître sa première épreuve... si je puis l'appeler ainsi ! Mes soldats arrivent avec le butin, poursuivis par on-ne-sait le quel de ces fous en costume et probablement un renfort policier. " fit-il en se redressant, abandonnant finalement l'inconfort de son siège pour se mettre à marcher. Indiquant à ses deux compères de le suivre.

" Nous allons dans l'arrière boutique, si on veux. C'est par ici que le convoi va arriver. " dit-il comme pour présenter au mieux la situation. Ces quelques mots s'adressants à Bane, étant celui qui devait se préparer à faire preuve de ses talents en cette nuit cruciale. Celui-ci remarqua probablement les pingouins qui les suivaient tout les trois. Ceux-ci savaient mieux que quiconque ce qui allait se produit dans ce qui avait l'air d'un énorme hangar. Ces animaux s'y étaient habitués avec les années.

Le Pingouin, une fois que tout trois entrèrent dans l'énorme pièce, la leur présenta. Expliqua dans les grandes lignes ce qui se trouvait en ces lieux. Des armes, des véhicules. Et de nombreux coffres remplis d'une partie de ce que possédait le Pingouin lui-même. Il y avait évidemment tout ce qui faisait fonctionner le club, nourriture, boisson, des portes menant vers les caves ou reposaient des mets et des bouteilles de plus grande valeur. En fait, c'était un peu le paradis pour quiconque cherchait quoique ce soit. Pour tout le monde, sincèrement.

Une fois la présentation terminée, le maître des lieux s'approcha de Rupert Thorne pour lui attraper la main et la serrer aussi fort que la courtoisie le lui demandait. " Mon ami, je pense que vous feriez bien de vous retirer. J'aurai besoin de vous en forme pour "nettoyer" ce que cette nuit aura laissé, durant ces prochains jours. Nous nous reverrons prochainement pour que je puisse vous donner le salaire convenant à cette tâche. " lui fit-il.

C'était certain. Rupert était celui qui ferait en sorte que l'apparence et la réputation de tout ceux qui jouaient pour le bon camp ne soit tâché en aucun cas. À voir, cela-dit, s'il préférait rester pour profiter du spectacle qui faisait beaucoup de promesses.